La croisette : un lieu iconique et superficiel
Si le Festival de Cannes est un évènement extraordinaire et historiquement iconique par sa diversité et sa portée mondiale, il existe aussi un côté purement superficiel...
En effet, nombre de personnes sont là pour se vendre et... vendre. Ce n'est pas pour rien qu'une section est appelée le marché du film.
Le Festival, pour moi, est un lieu où chacun pourrait trouver sa place. En effet, un grand nombre de métiers sont regroupés, hors cinéma. Il y a même des étudiants qui peuvent accéder à certaines projections. Puis il y a tout le monde du cinéma qui s'y trouve, il semble que personne n'est mis de côté.
Evidemment, on sait que ce monde est un privilège, et de plus en plus réservé aux "fils de" ou bien aux célébrités comme des mannequins...
C'est pendant ces quelques jours que justement se mêlent paroles et regards, que des projets sont déjà imaginés. On nous rappelle que le cinéma est avant tout une industrie.
Concernant la compétition, il existe, en marge de la sélection officielle, nombre de récompenses et de sections. Est-ce que tout cela est représentatif, lorsque si peu de long-métrages et courts-métrages sont sélectionnés au vu de la largeur des critères pour présenter son film, et de toutes les sections/prix/compétitions au niveau international, qui plus est ? Il est difficile de l'affirmer car on retrouve souvent les mêmes personnalités. Les regards se tournent souvent vers les mêmes personnes, ne serait-ce que par le public hors Festival, qui suit attentivement les personnalités les plus connues, et qui ne va pas forcément s'intéresser aux prix remis aux personnes ou étudiants qui ne sont pas célèbres. C'est un peu contradictoire car ce sont peut-être l'un d'entre eux qui sortira du lot quelques années plus tard...
Sauf... Netflix. En effet, le Festival semble se montrer, d'année en année, de plus en plus ouvert à des idées successives (mouvement féministe #metoo, cette année, grande avancée que nous verrons plus bas...), mais n'est pas encore prêt à s'ouvrir à sélectionner des films issus de la production Netflix. Les raisons avancées ? Soit parce que le Festival exige que Netflix sorte ses films en salle, soit parce que Netflix refuse que ses films soit sélectionnés hors compétition, soit parce que Netflix n'arrive pas à terminer les tournages à temps.
Les prix de la sélection officielle sont vécus comme des consécrations pour les concernés. Je trouve qu'avec le temps, on y voit malheureusement souvent les mêmes têtes. Mais dans le passé, je vis toujours cela comme une douce nostalgie, comme une autre époque ! Une nouvelle génération est là, désormais...
Cette année, la Palme d'Or a été remise a Titane, réalisé par Julia Ducourneau.
J'ai été rassurée de savoir que cela a divisé la critique ! En effet, son précédent long-métrage (son premier), Grave, a été pour moi un cataclysme... Décevant et qui a malheureusement sa place dans cette nouvelle génération qui parle de "films de genre" (qui n'a, pour moi, aucun sens), comme si cela avait quelque chose de si particulier que le moindre fait est à exploiter et à analyser, alors qu'il y a juste un vide absolu... C'est exactement ce que j'ai ressenti en regardant Grave. Une plongée dans l'anthropophagie qui n'est ni horrifique, ni gore. Juste insensée... En voici le synopsis : "Dans la famille de Justine tout le monde est vétérinaire et végétarien. À 16 ans, elle est une adolescente surdouée sur le point d’intégrer l’école véto où sa sœur ainée est également élève. Mais, à peine installés, le bizutage commence pour les premières années. On force Justine à manger de la viande crue. C’est la première fois de sa vie. Les conséquences ne se font pas attendre. Justine découvre sa vraie nature."
Synopsis de Titane : près une série de crimes inexpliqués, un père retrouve son fils disparu depuis 10 ans. Titane : Métal hautement résistant à la chaleur et à la corrosion, donnant des alliages très durs.
Le point positif ? Pour la deuxième fois seulement dans l'histoire du Festival de Cannes, la récompense a été décernée à film réalisé par une femme.
La Palme d'Or a donc été pour moi une déception cette année...
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